L’ouverture de la mer et la notion du miracle


16  avril 2020


« Moïse étendit sa main sur la mer. Et l'Éternel refoula la mer par un vent d'orient, qui souffla avec force toute la nuit, Il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer à sec, et les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche. »
(Ex 14, 22-23)
Deux catégories de miracles
Parmi les miracles, relatés dans la Torah, nous distinguons, d’une manière générale, deux catégories. Une première catégorie de miracle qui se situe au-delà des lois de la nature, c’est le cas notamment avec le miracle de l’ouverture de la mer, ou quand Moïse a transformé l’eau en sang (Ex 7, 17), ou lorsqu’il a permis que s’ouvre la terre pour engloutir l’assemblée de Coré (Nb 16, 32). Ainsi en est-il de tout autres miracles semblables qui manifestent indéniablement une action qui se situe en totale rupture avec les lois de la nature.
Si l’on prend l’exemple de l’ouverture de la mer, la nature de l’eau étant de couler, pour qu’elle puisse se faire muraille il faut nécessairement qu’elle opère un changement radical de sa propre nature.
Il existe, cependant, une autre catégorie de miracles, qu'on peut appeler miracles de circonstances. e tels miracles se réalisent par des voies entièrement naturelles, ils ne sont qualifiés de miracles uniquement du fait de la conjoncture dans lesquelles ils s’opèrent. C’est ce que les textes du Hassidisme appellent « le miracle investit dans les voies naturelles ». C’est ce qu’on voit notamment par rapport à l’histoire de Pourim, aucun acte surnaturel ne se déroule dans l’intégralité du récit, qui se situe entièrement en phase avec les voies de la nature. Tous les événements de l’histoire de Pourim, dans l’ordre précis dans lesquels ils se déroulent, ont uniquement servit à ce qu’une conjoncture favorable permette que le peuple juif puisse être délivré des mains du tyran Aman.