La conversion au judaïsme.




Auteur : Yeshaya Dalsace





Un judaïsme ouvert à l’idée de la conversion.

Nous ... cherchons à défendre un judaïsme d’ouverture ou et de respect de l’individu.

Un candidat à la conversion sera reçu au plus tôt par le rabbin et sera toujours le bienvenu à toutes nos activités (Offices, cours et conférences, activités sociales et récréatives) même si sa démarche ne devait pas aboutir.

Se convertir au judaïsme n’est pas seulement adopter une vague idéologie éthique et biblique, ou savoir déchiffrer quelques mots d’hébreu incompris. Le judaïsme implique des dimensions autrement plus profondes : identitaires (les juifs sont un peuple avec une histoire particulière), culturelles (le judaïsme passe par une langue : l’hébreu, une littérature, des musiques, des cuisines et même de l’humour), spirituelles (le judaïsme est une religion spirituelle extrêmement complexe, exigeante et difficile à bien connaître et à pratiquer).
Le candidat à la conversion doit non seulement accepter mais vouloir de tout son cœur intégrer l’histoire riche et complexe d’Israël. Sa démarche implique donc de très réels efforts de sa part et même un changement profond dans son mode de vie.

Il va sans dire que la demande de conversion doit s’accompagner de la fréquentation assidue de la communauté juive dans son ensemble et plus particulièrement de la synagogue.
Cela implique une présence régulière aux offices (vendredi soir, samedi matin et fêtes), une participation assidue aux différents cours, une implication active dans la vie communautaire (repas, conférences, excursions). Nous demandons en outre au candidat de s’abonner à une revue juive de son choix (l’Arche, Information juive, etc.) ainsi que de lire le maximum d’ouvrages et de se tenir au courant de l’information concernant le monde juif (sites Internet, films, programmes télévisés et notamment ceux du dimanche matin sur la deuxième chaîne). De plus, nous recommandons tout particulièrement que le candidat ait fait au moins un voyage en Israël avant l’aboutissement de sa démarche. Enfin, un apprentissage actif de l’hébreu est indispensable, tout candidat doit savoir au moins lire correctement et connaître le sens principal de ce qu’il lit (pour ce faire il existe de nombreux cours d’hébreu et méthodes).
Un candidat qui considérerait que ces exigences sont trop lourdes pour lui et ne voudrait pas faire de tels efforts se verrait tout simplement surseoir ou refuser sa conversion. Il pourra bien entendu continuer à fréquenter nos synagogues où il sera toujours le bienvenu.

Couple mixte

A priori, on ne doit pas se convertir pour faire plaisir à son conjoint ou sa belle famille, une telle conversion ne serait pas sérieuse. Il arrive cependant souvent, que le contact avec le judaïsme commence au hasard d’une relation amoureuse. Les unions mixtes sont extrêmement nombreuses de nos jours et bien souvent le conjoint non juif découvre une tradition chaleureuse et un intérêt spirituel qu’il ignorait auparavant. S’il existe donc un véritable intérêt spirituel, une attirance profonde et sincère pour le monde juif et un projet familiale juif sérieux, la conversion peut s’avérer une bonne solution. ...

Enfant dont seul le père est juif

Il est devenu courant que des enfants d’unions mixtes désirent s’inscrire dans le judaïsme qui souvent est pratiqué de façon familiale.
Sans reconnaître la judéité pleine et entière d’un enfant de père juif et de mère non juive, nous tenons compte de son ascendance juive pour l’aider à trouver un moyen de « régulariser » sa situation vis-à-vis du judaïsme avec le consentement des deux parents....

La conversion comme engagement

Dans tous les cas, le candidat à la conversion s’engage à respecter au mieux de ses possibilités les règles du judaïsme, les Mitsvot, c’est-à-dire à manger Casher, respecter le Shabbat et les fêtes et continuer une démarche d’études (aussi bien avant qu’après la conversion).
Nous considérons que sans un tel engagement, la démarche de la conversion n’est pas sérieuse....
Il faut comprendre que devenir juif implique un bouleversement de l’individu et que cela ne saurait se faire sans un ferme engagement de sa part.
Il faut comprendre également que la conversion au judaïsme engage non seulement le candidat, mais également le rabbin, sa communauté, le peuple juif dans son ensemble et même l’État d’Israël puisque cette conversion donne le droit automatique à la citoyenneté israélienne selon la Loi du retour....

Étapes de la conversion

Concrètement, la conversion exige près de deux ans d’apprentissage (sauf cas très exceptionnel). Le rabbin est seul habilité à juger de la maturité de la démarche.
Au bout de cet apprentissage le candidat devra passer un examen de connaissances du rituel, de la Halakha, de l’hébreu, de l’histoire et de la vie juive. S’il réussit cet examen et qu’il correspond aux critères fixés ci-dessus, le rabbin permettra alors à ce candidat de se présenter devant le Beit Din (assemblée de trois rabbins) européen du mouvement Massorti(qui se tient généralement à Londres pour des raisons pratiques et administratives), Beit Din qui jugera après entretien avec le candidat de sa capacité à rentrer dans le peuple d’Israël.

Il va sans dire que le candidat est censé se désengager de toute croyance ou rite d’une autre religion ; de déclarer solennellement que le motif de sa conversion est volontaire, libre et sincère, conformément à la loi juive traditionnelle, en assumant l’irréversibilité de la démarche. Le candidat déclare reconnaître que le judaïsme est un monothéisme et que son engagement suppose l’acceptation d’endosser la discipline des commandements prescrits par la Tora et la tradition juive au mieux de ses forces. Il s’engage à persévérer en maintenant un lien étroit avec une communauté juive de son choix, et d’éduquer précocement ses (futurs) enfants dans la voie du judaïsme.
Si le Beit Din l’accepte (ce qui ne pose pas de problèmes quand la préparation a été sérieusement faite) le candidat passera au Mikvé (bain rituel) et recevra une attestation de conversion. Si le candidat est un homme, il aura à subir l’intervention de la circoncision. Dans le cas où il serait déjà circoncis (non rituellement), il aurait à accomplir le rite symbolique de « la rougeur de sang » התפת דם ברית (voir avec le rabbin). Il sera alors considéré comme juif à part entière.
Pendant toute la durée de l’apprentissage le candidat doit obligatoirement être cotisant, de plus il doit payer le tarif prévu pour une conversion (les difficultés financières sont bien sûr prisent en compte). Les dépenses du Beit Din sont aux frais du candidat.
Il va sans dire qu’une fois la conversion aboutie, le candidat est censé demeurer membre actif d’une communauté juive et continuer à participer à ses activités et la soutenir du mieux qu’il le peut. L’intention ferme d’entretenir dans le futur un lien vivant avec une communauté juive, est capital car elle témoigne du désir de donner une suite cohérente au processus de conversion au judaïsme.
Depuis 2009, nous profitons d’un mikvé kasher à disposition sur Paris et les conversions se passent dorénavant à Paris (avant elles se faisaient à Londres du fait que le Consistoirerefusait l’usage de ses mikvaot et que nous n’avions pas de mikvé kasher).
Grâce à un nouveau programme d’étude à distance, le Beit Din Massorti est capable aujourd’hui d’assurer des conversions pour des candidats motivés de toutes les régions de France et d’Outre mer.
Si un tel programme vous intéresse, contactez nous à massorti@wanadoo.fr ...

Nous tenons enfin à exprimer notre sympathie et notre respect aux candidats sérieux à la conversion, ils recevront de notre part toute l’aide qu’ils peuvent souhaiter. Pour les autres, ils seront toujours bien venus dans notre communauté et nous leur souhaitons bonne chance dans leur quête spirituelle et identitaire.

En pratique si quelqu’un désire entamer une telle démarche au sein du mouvement massorti, il doit après avoir mûri sa réflexion contacter l’une de nos communautés ou directement lerabbin Dalsace qui l’orientera massorti@wanadoo.fr

Cours audio sur la conversion au judaïsme :

Dans le premier cours, nous abordons la question de savoir si la conversion concerne l’identité ou la religion. Est-ce une naturalisation au peuple juif ou une adhésion à la religion juive ? Ou les deux ? Par Yeshaya Dalsace
Dans ce deuxième cours, différentes questions pratiques sont abordées, notamment celle de la conversion en vue d’un mariage ou sans pour autant être totalement pratiquant dans les sources classiques de la Halakha.
Dans ce troisième cours est abordé la question des conversions contemporaines. Comment les rabbins peuvent-ils convertir en vue d’un mariage avec un juif sécularisé ? Est abordé également la question : pourquoi est-on juif par la mère ? Faut-il ou non changer le principe de la matrinéalinéarité ?

Pour télécharger les cours :